Protéger les moyens de subsistance à notre vie sur Terre: grâce au modèle du donut, cela devient la chose la plus naturelle au monde

Une réflexion personnelle de Jasmin Khalifa, membre de notre équipe centrale, sur l'article de Ion Karagounis "Unsere Lebensgrundlagen schützen? Das ist vieles, aber sicher nicht: extrem" ("Protéger les bases de notre vie ? C'est beaucoup de choses, mais certainement pas : extrême")
28 octobre 2024 par
Swiss Donut Economics Network, Jasmin Khalifa
Fluctuations boursières ou catastrophes naturelles - qu'est-ce qui est vraiment extrême ? Ion Karagounis invite à la réflexion

Dans sa tribune publiée dans la NZZ, Ion Karagounis, responsable des nouveaux modèles économiques et des questions d'avenir au WWF Suisse, parle avec force de la nécessité de protéger nos bases de subsistance. Il établit un parallèle intéressant entre les fluctuations boursières et les phénomènes météorologiques extrêmes dans la nature. Alors que les fluctuations financières et souvent à court terme des marchés boursiers sont souvent dramatisées en termes de langage et font l'objet d'une très grande attention, les catastrophes naturelles et l'extinction des espèces quant à elles apparaissent comme "normales" - alors que c'est précisément là que se trouve le véritable extrême.

Karagounis souligne que les entreprises parlent du modèle des trois piliers de la durabilité, mais qu'en réalité, l'équilibre entre les développements économique, écologique et social n'est pas atteint. Ainsi, le PIB a été multiplié par dix depuis 1980, alors que les ressources naturelles nécessaires à la production de biens et services ne cessent de diminuer. Il souligne également que ce modèle des trois piliers est de plus en plus considéré comme obsolète par les experts. En revanche, selon Karagounis, l'économie du donut est de plus en plus reconnue. En ce qui concerne l'économie, il souligne que son fonctionnement est menacé si nous nous déplaçons en dehors des limites de la planète.

Karagounis estime que notre langage et notre pensée changeront à mesure que ce modèle sera mieux compris et réellement mis en œuvre. La protection de la biodiversité et le respect des limites planétaires devraient, selon lui, devenir la chose la plus évidente au monde.

Le donut donne une voix et une image aux limites planétaires

Je me sens très concernée par l'observation de l'auteur selon laquelle notre attention est souvent trop focalisée sur des sujets de court terme et apparemment brûlants, alors que les défis à long terme, comme les crises du climat ou de la biodiversité, qui sont en réalité bien plus urgentes, sont souvent relégués au second plan. Un exemple récent : le nouveau rapport, le Living Planet Report du WWF, publié en octobre 2024, montre que les populations d'animaux sauvages étudiées ont diminué de 73% en moyenne au cours des 50 dernières années. Je ne lis rien à ce sujet dans les médias économiques suisses habituels. L'économie n'est-elle pas consciente que la perte de biodiversité menace également la stabilité économique ?

N'avons-nous pas encore compris, en tant que société, que notre existence repose sur le respect des limites planétaires ? Que faut-il pour pouvoir évaluer les informations, certes complexes, à ce sujet, comme des chiffres boursiers, afin de passer rapidement à l'action ?

C'est précisément là que l'économie du donut peut aider. Elle crée un cadre qui met l'accent sur le bien-être des personnes et de l'environnement, tout en donnant une voix aux limites planétaires. Grâce à son langage imagé, l'économie du donut nous explique de manière claire comment une bonne vie pour tou.te.s est possible dans les limites planétaires - et c'est précisément ce qui pourrait contribuer à mieux comprendre l'urgence de la crise climatique et à agir en conséquence.

Par ici pour trouver l'article de Ion Karagounis.

Photo: Ylvers, Pixabay